L’enseignement

L’enseignement

En 2015, l’alphabétisme des adultes (>15 ans) n’est que de 52 %! Quand on sait que 50 % de la population a moins de 15 ans, on comprend mieux l’importance d’une bonne scolarisation. Malheureusement, par manque de moyens tant de l’État que des familles, c’est loin d’être le cas.

Il faut toutefois remarquer que les résultats engrangés au niveau de l’enseignement primaire durant la dernière décennie sont remarquables: la Mauritanie est désormais citée en exemple en matière d’éducation des filles dans le primaire puis-qu’aujourd’hui la parité filles/garçons y est atteinte. Par contre, si le taux net de scolarisation (TNS) dans le primaire, se situe à 54,9% (2014), soit 55,2% pour les garçons et 54,6% pour les filles, il descend à 29,8% (2014) soit 30,8% pour les garçons et 28,7% pour les filles dans le secondaire pour tomber à 0,7% dans le supérieur!

Ecole 7
Une classe de l’école 7, un des établissement de l’école publique (2007)

Il est à remarquer que si le taux net d’admission dans le supérieur est de 0,7%, le taux brut (TBS) est lui de 11,05%. Cette importante différence s’explique par le fait de l’inscription d’étudiants alors qu’ils n’avaient plus l’âge officiel d’entrée (notamment par l’effet de redoublements au secondaire, échec au Bac …).

Malgré les progrès réalisés ces dernières années, il reste encore beaucoup à faire dans le domaine de l’éducation pour abolir les barrières qui limitent la scolarisation (insuffisamment généralisée) à l’enseignement primaire.

L’extrême pauvreté des familles est la première entrave à la scolarisation. Malgré l’effort consenti par L’État mauritanien, le financement de l’éducation reste problématique. La quasi-totalité du budget de ce secteur est en effet consacrée aux (maigres) salaires des enseignants et l’essentiel des frais de scolarisation incombe aux populations.

Pour des parents aux faibles (ou sans) revenus, il est difficile de comprendre le bénéfice qu’ils retirent d’envoyer un enfant à l’école. Même l’école publique n’est pas entièrement gratuite. L’achat des fournitures et des manuels, mais aussi parfois la participation à la construction et à l’entretien des bâtiments scolaires, sont à la charge des parents.

Ecole 7
Une autre classe de l’école 7 (2007)

L’environnement familial est un autre obstacle. Comment un enfant peut-il étudier correctement quand on pense aux multiples tâches domestiques qu’il doit assumer traditionnellement, tout au long de la journée et de l’année, que ce soit dans sa famille ou chez les parents qui l’accueillent en ville, quand il n’est pas obligé à son tour de partir en quête d’un maigre revenu!

La distance à parcourir pour rejoindre l’école la plus proche et, pour les jeunes adolescentes, les mariages et les maternités précoces sont d’autres obstacles à la scolarisation.

Les enfants issus des familles les plus pauvres ont donc peu de chances d’accéder à une scolarisation qui leur permette d’acquérir une certaine autonomie.

Même si depuis 2000, le gouvernement mauritanien s’est engagé à développer son secteur de l’éducation, en milieu scolaire, les conditions de travail sont encore particulièrement difficiles: classes surpeuplées (parfois, plus de 100 enfants par classe!!!), locaux vétustes, manque de matériel, d’enseignants expérimentés … souvent mal payés, qui ont toutes les peines du monde à rester motivés!